Pour Agnès Wolff, Responsable de la production culturelle chez Culturespaces, le catalogue d’exposition est un véritable prolongement de l’exposition et le résultat d’un important travail de fond.

Catalogue d’exposition : à chaque site son équipe

Réaliser les catalogues d’exposition des musées Maillol, Jaquemart-André et de l’Hôtel de Caumont, dont les programmations sont très variées, représente un véritable défi que Culturespaces relève avec succès.  « Nous assumons cet éclectisme qui fait notre singularité », commence Agnès Wolff. Pour produire un catalogue propre à chaque évènement, chaque site compte sur une responsable d’exposition dédiée. Véritable chef d’orchestre, « elle est le lien entre les auteurs, l’iconographe, l’éditeur et le pôle boutiques ».

« L’élaboration du catalogue débute entre cinq et six mois avant l’ouverture de l’exposition. » Un calendrier serré pour obtenir les images et les droits iconographiques, recevoir et corriger les textes, les faire traduire parfois, et valider la maquette. Durant ces semaines intenses, les équipes échangent quotidiennement avec les éditeurs. « Nous avions commencé à travailler avec la maison d’édition belge Fonds Mercator. » Puis, le nombre des expositions s’intensifiant, l’éditeur français Hazan a lui aussi rejoint l’aventure.

S’agissant du budget, Culturespaces se veut « équitable envers ses musées » : si l’on exclut les droits iconographiques, très variables d’un artiste à l’autre, le prix de revient à l’unité ne varie guère d’un musée à l’autre. Le nombre d’exemplaires à tirer est quant à lui un « pari » puisqu’il dépend largement de la fréquentation de l’exposition. « L’exposition Turner, par exemple, qui s’est tenue à l’Hôtel de Caumont il y a quelques mois a connu un franc succès ». 220 000 visiteurs et 10 000 catalogues vendus, soit la totalité des tirages prévus par Culturespaces.

Turner

« Le catalogue est la clé de compréhension de l’artiste et de son œuvre »

Contrairement à l’exposition qu’il illustre, le catalogue a une durée de vie qui n’est pas limitée dans le temps. Composé notamment d’essais, de notices explicatives et de biographies, « il est une véritable clé de compréhension de l’artiste et de son œuvre ». Aux yeux d’Agnès Wolff, le catalogue doit être un véritable prolongement de l’exposition. Dans cette logique, les artistes exposés sont parfois amenés à participer à sa conception. Pour « Tout est Art ? », l’exposition consacrée à Ben au Musée Maillol, le choix des textes, le design et les illustrations ont été conçus en concertation avec l’artiste et son équipe. Une expérience que Culturespaces réitère avec Fernando Botero, en vue d’une exposition fin 2017 à l’Hôtel de Caumont.

Derrière chaque essai, notice et/ou biographie, un historien de l’art rend hommage à l’artiste et son travail. « Le catalogue étant l’approfondissement de la visite, bien choisir sa plume est capital ». Ses écrits doivent répondre aussi bien aux besoins des étudiants que des chercheurs et du grand public, qu’ils souhaitent satisfaire leur curiosité ou acquérir de nouvelles connaissances. Enfin, pour mettre en valeur les textes de l’historien, « le travail du graphiste est fondamental » à la fois pour la mise en forme du catalogue, le choix de la typographie et des couleurs.

Ben

Lancement de nouveaux formats : des catalogues revisités 

Dans une logique d’amélioration continue de ses formats, Culturespaces essaie d’homogénéiser ses publications en vue de concevoir une « collection » de catalogues pour chacun de ses musées, leur charte restant propre à chacun. « Pour le catalogue de l’exposition consacrée à Alfred Sisley, nous avons utilisé le même cahier des charges que celui de Turner. » Proposé en juin à l’Hôtel de Caumont, ce catalogue sera le premier à être édité en français et en anglais, l’exposition s’étant d’abord tenue aux Etats-Unis.

Si les formats de catalogues proposés par Culturespaces gardent aux yeux d’Agnès Wolff un côté « classique » qui parle aux amateurs de beaux livres, l’arrivée des outils digitaux ouvre de nouvelles pistes de réflexion. « Le numérique intéresse beaucoup Bruno Monnier, notre Président. Compte tenu de l’évolution des mœurs, nous allons forcément réfléchir à l’intégration des nouvelles technologies et de nouveaux outils dans les pages de nos catalogues et dans nos musées. » De quoi ravir les amoureux d’art désireux d’emporter avec eux le souvenir d’une exposition « et de la revisiter des années plus tard ! »