Après avoir illuminé les Carrières de Lumières, le concept AMIEX prend ses quartiers à Paris, au sein de l’Atelier des Lumières, nouveau centre d’art numérique de Culturespaces. Nouvelles expositions et expériences immersives 100% digitales, Bruno Monnier, Président du premier opérateur culturel privé français, lève le voile sur ce lieu d’exception.

Digital : deux modes d’approche

« Le numérique a donné naissance à deux modes d’approche différents de la part des institutions culturelles », constate Bruno Monnier. La première, « rationnelle et pédagogique », voit les nouvelles technologies comme un support à la valorisation des œuvres d’art originales. « C’est par exemple ce qu’a choisi de faire le Musée des Beaux-Arts de Bruxelles avec Bruegel. » Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les détails agrandis d’une œuvre : des créatures mystiques, le pommeau d’une épée… tout en lisant des textes explicatifs.

La seconde approche, celle d’AMIEX®, « est complètement différente », explique Bruno Monnier. Projeté hors de son cadre, le tableau vient envahir l’espace : les murs, le sol… au son d’une musique envoûtante. Un duo imaginé pour immerger intégralement le visiteur au sein de l’œuvre, et créer une « expérience émotionnelle forte ». Dans cet univers, il n’y a plus de distance entre le visiteur et l’œuvre. À la fin de l’exposition « les visiteurs peuvent retrouver à la sortie toutes les explications sur les œuvres projetées », précise le Président de Culturespaces.

Avec cette approche unique, Culturespaces s’adonne à un nouveau genre d’exposition spectaculaire. « Les images que nous projetons sont des peintures de grands maîtres, en haute définition et reproduites avec une très grande finesse. » Un rendu unique, qui repose sur des projecteurs lasers et une technologie de pointe développée avec l’entreprise ModuloPi. « ModuloPi AMIEX® nous permet de gérer simultanément les 140 vidéoprojecteurs installés au sein de l’Atelier des Lumières. » Une première pour Culturespaces et dans le domaine de la vidéo projection.

Après les Carrières, lumière sur l’Atelier

Avec ses quelques 2 000 m2, l’Atelier des Lumières séduit immédiatement Bruno Monnier. « J’ai eu la chance de trouver par hasard cette ancienne fonderie inoccupée dans le 11e arrondissement de Paris, derrière un rideau d’immeubles. » Le lieu patrimonial garde des vestiges de son passé industriel que le Président de Culturespaces a souhaité conserver : une grande halle avec toute sa métallerie, des cheminées, bassins, réservoirs… qui donnent à l’Atelier tout son cachet. « À travers notre projet, nous sommes fiers de mettre en avant le patrimoine industriel de Paris. »

Si ce nouvel espace s’inspire des Carrières de Lumières des Baux-de-Provence, en proposant notamment aux visiteurs une immersion au sein du travail de grands artistes qui ont marqué l’histoire de l’art, Bruno Monnier confie souhaiter pousser le concept plus loin. En complément de l’exposition principale, Culturespaces ouvre aux collectifs et virtuoses de l’art digital un Studio dédié à leur créativité. « Ici le matériau principal n’est plus la peinture ». Tous les quatre mois, art figuratif et créations numériques, vont se côtoyer. « D’un côté le digital facilite la projection des images, et de l’autre, au sein du Studio, il devient acteur de la création », résume Bruno Monnier.

Autres atouts de l’Atelier des Lumières ? La création de nouvelles expériences qui donnent une seconde vie aux vestiges de l’ancienne fonderie. Les visiteurs pourront ainsi interagir avec l’exposition via l’immense réservoir de la halle principale : « Les détecteurs lasers réagissent au toucher du public et génèrent des effets spéciaux. » Autre surprise, un jeu de réflexion de lumières sur l’eau d’un ancien bassin de rétention conservé par Culturespaces. Enfin : une tour de séchage qui, grâce à des effets de miroirs, fait perdre toute notion d’espace. « Ces nouveaux dispositifs, mis à la disposition du réalisateur, font partie intégrante de l’exposition. »

Le numérique en marche : Culturespaces à l’avant-garde

Le digital et la place croissante qu’il prend au sein du secteur culturel est, aux yeux de Bruno Monnier, un processus naturel. « L’Institution culturelle française, qui possède nombre des plus belles œuvres du monde, est encore assez réticente à cette évolution. » Une position « plutôt traditionnelle » que le Président de Culturespaces oppose à celle d’autres pays, notamment d’Asie, qu’il décrit comme beaucoup plus ouverts à ces nouvelles pratiques. « En France, l’Institution culturelle ne s’est pas faite à l’idée que le numérique peut venir remplacer l’œuvre authentique… et pourtant aux vues de la hausse des coûts de production des expositions temporaires, le digital va devenir une solution intéressante. » Bruno Monnier estime en effet qu’une exposition AMIEX® reviendrait jusqu’à quatre fois moins cher qu’une exposition classique.

La position de Culturespaces sur le numérique est claire : « Nous avons toujours été à l’avant-garde : premiers à mettre en place les audioguides – il y a 30 ans -, à ouvrir tous les jours de l’année, et nous souhaitons désormais être les premiers sur le numérique dans les expositions, aussi bien en France qu’à l’international. » Pour y parvenir, l’opérateur culturel privé mise sur la stratégie qui lui permet de rassembler près de 600 000 visiteurs au sein des Carrières de Lumières. « Il ne s’agit pas de simplement projeter des images sur les murs, tout le monde peut le faire. Encore faut-il qu’il y ait une technologie de pointe, des réalisateurs de grand talent, et un lieu véritablement exceptionnel ! » Les prochaines étapes ? Culturespaces part à la conquête du monde avec le lancement prochain d’un « site exceptionnel aux États-Unis », et l’ouverture fin 2018 d’un nouveau lieu d’exposition avec des partenaires sud-coréens : un ancien bunker militaire situé dans une montagne de l’île de Jeju.