So british ! Au cœur de la capitale anglaise, le palais de Buckingham a été le théâtre d’un escape game dans les couloirs feutrés de la Queen’s Gallery. Une première ludique pour découvrir autrement le patrimoine royal. Décryptage avec Matthew Morgan, Adult Learning Producer de la Royal Collection Trust.

Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elizabeth II 2019

Enquête à Buckingham palace

Partout dans le monde, les escape games rencontrent un vif succès. Au point d’investir les lieux culturels les plus prestigieux, les plus codifiés. A Londres, la célèbre demeure de la reine Elisabeth II, Buckingham Palace, a accueilli entre juin à octobre 2019 le jeu « EscapeRoom : Leonardo Artmegency ! ». L’événement s’inscrivait dans le cadre de l’exposition « Leonardo da Vinci: A Life in Drawing », qui présentait sur la même période plus de 200 œuvres de l’artiste florentin à l’occasion du 500e  anniversaire de sa mort. « Notre ambition était d’attirer des publics différents, des visiteurs plus jeunes qui n’étaient jamais venus dans la galerie d’art pour leur faire découvrir l’œuvre de Leonard de Vinci. Nous avons donc innové et proposé une expérience d’apprentissage moins traditionnelle, au profit d’une visite basée sur le jeu. De cette façon, nous avons encouragé la rencontre du public avec les dessins de Léonard de Vinci », détaille Matthew Morgan, Adult Learning Producer de la Royal Collection Trust*.

Des qualités d’observation plutôt qu’une connaissance de l’histoire de l’art

Le défi du jeu ? En équipe, pendant une heure, les joueurs menaient l’enquête pour résoudre l’énigmatique disparition du conservateur de la galerie d’art de Buckingham Palace. Les indices étaient soigneusement cachés parmi les œuvres originales du génie de la Renaissance au sein de quatre pièces du Palais.

Pour la difficulté, la Royal Collection Trust a misé davantage sur l’expérience ludique que sur les connaissances des participants : « Aucune connaissance préalable de l’histoire de l’art ou de l’œuvre de Léonard de Vinci n’était nécessaire », précise Matthew Morgan. Seuls étaient requis des qualités d’observation, une pensée créative et un (léger) esprit de compétition pour battre le chronomètre.

Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elizabeth II 2019

Partenariat avec un spécialiste du genre

Pour assurer le succès de ce premier escape game au Palais, la Royal Collection Trust a misé sur la renommée de Léonard de Vinci, d’une part, et la popularité des jeux d’évasion, d’autre part. Pari réussi : « Nous avons reçu des commentaires extrêmement positifs de la majorité des participants, beaucoup déclarant avoir appris de nouvelles choses sur l’œuvre de Leonard de Vinci ». D’autant que chaque week-end, le jeu affichait complet. « Nous avons réussi à attirer une population plus jeune, n’ayant jamais visité la Galerie Queen’s auparavant », précise Morgan Matthew.

En coulisses, la Royal Collection Trust a fait appel au service de l’agence History Mystery, spécialisée dans la production d’escape games : « Nous recherchions un partenaire ayant de l’expérience dans la production de jeux d’évasion au sein de sites historiques et avec qui nous pourrions développer une expérience unique », confirme Matthew Morgan.

Le succès de « EscapeRoom : Leonardo Artmegency ! » confirme le potentiel d’une approche ludique au musée. « Au cours des dix dernières années, le monde des musées a accordé une attention croissante à l’utilisation des jeux pour faciliter l’apprentissage, améliorer l’expérience de la visite et la découverte de leurs expositions. Les visiteurs comprennent mieux les thèmes clés d’une exposition lorsque les interactions se font à travers des jeux », analyse Morgan Matthew. En clair, l’escape game est tout sauf une visite passive !

 

* La Royal Collection Trust gère la collection royale, l’une des plus importantes collections du monde, ainsi que l’ouverture au public des résidences officielles de Sa Majesté la Reine.