A la tête des projets web et nouveaux médias chez Culturespaces, Julia Da Costa élabore la stratégie réseaux sociaux de ses douze sites culturels. Immersion au pays des likes.

 

12 pages Facebook, 5 comptes Twitter, 8 profils Instagram

Avec 12 sites culturels à son actif, Culturespaces, c’est 12 pages Facebook, 5 comptes Twitter, 8 profils Instagram, un compte Pinterest ainsi qu’une chaîne Youtube et Viméo. « Etre community manager chez Culturespaces, c’est un peu un challenge ! » commence Julia. « Il faut jongler entre les pages, les comptes et autres profils mais aussi savoir aborder des thématiques très diverses : plonger au cœur du Moyen Âge, intéresser les passionnés de voitures tout comme les amateurs de peinture classique ». Mais à chaque réseau social son utilité. D’abord, Facebook. « Facebook représente notre principal levier d’engagement : tous nos musées et monuments ont un compte ». Un réseau bleu qui s’adresse d’abord au grand public. « Une page se démarque largement, c’est celle du , avec plus de 73 000 likes ». Un chiffre qui s’explique par le prestige de ce musée parisien attirant de nombreux habitués. Les autres sites gérés par Culturespaces ne déméritent pas, avec plus de 10 000 likes chacun pour , , le et t. « Sur Facebook, le ton se veut moins « formel » que sur notre site corporate, plus proche des gens ». Deuxième réseau social utilisé par Julia, Twitter. « Sur Twitter, nous nous adressons à la fois au grand public, mais aussi aux professionnels de la culture ». A titre d’exemple, elle cite les interviews du magazine Musée 21, diffusés en priorité sur la page Twitter officielle de Culturespaces, suivie par de nombreux professionnels. « Nous avons d’ailleurs souhaité créer un hashtag #CulturespacesPro pour offrir aux professionnels qui nous suivent – qu’ils soient journalistes, enseignants ou tour opérators  – un fil d’actu qui leur est dédié, conçu comme une source d’information privilégié ».

Mais si Facebook et Twitter tiennent pour l’instant le haut du pavé, la spécialiste des réseaux sociaux se concentre également sur Instagram, le réseau social dédié aux photos, très en vogue. Face à cette diversification des canaux de communication, une organisation bien rodée a été mise en place en interne. « Chez Culturespaces, notre communication digitale est centralisée à Paris » continue la jeune femme. Chacun des sites a son « référent réseaux sociaux ». « Les référents peuvent occuper n’importe quel poste (hôtesse boutique, responsable des réceptions, directeur de site…) mais ce sont avant tout des personnes de terrain motivées et curieuses qui nous envoient du contenu actualisé ». Régulièrement, ceux-ci transmettent donc textes et photos au siège parisien. Anecdotes sur une œuvre ou photos des coulisses d’une exposition : chaque semaine, en fonction de l’actualité et des données récoltées, Julia élabore un plan de communication et un planning de publications.

 

Découverte & apprentissage : donner une autre image du musée

Si Julia cherche à informer les publics sur l’actualité des sites de Culturespaces, elle souligne que les réseaux sociaux sont surtout un bon moyen de donner une autre image du musée et de partager des connaissances. « La médiation culturelle passe aussi aujourd’hui bel et bien par les réseaux sociaux ». Pour cela, elle multiplie les initiatives pour intéresser les lecteurs, les fidéliser et en gagner de nouveaux. « Nous essayons au maximum d’entretenir un esprit communautaire sur nos pages, en y posant par exemple des questions sur un artiste ou en les invitant à réagir sur tel ou tel sujet ». Elle note également que l’initiative mise en place sur chacune des pages Facebook, « La découverte du vendredi », présentant une anecdote culturelle liée aux expositions en cours ou à l’histoire des sites, est celle qui recueille le plus fort taux d’engagement sur Facebook.

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Culturespaces mise aussi sur les blogueurs. « Dans certains musées comme le Musée Maillol ou le Musée Jacquemart-André, nous invitons des blogueurs culture français et étrangers pour des visites privées afin qu’ils puissent partager leur expérience sur leur blog ». Des partenariats qui prennent parfois une tournure inattendue, comme lors de la Fête des Roses à la Villa Ephrussi de Rothschild en mai dernier. « Nous y avons invité l’illustratrice Rose Grey pour qu’elle nous livre en temps réel sa vision de l’événement. Ses dessins étaient ensuite directement publiés sur nos réseaux sociaux et les siens ». Un franc succès qui a été salué par une pluie de likes. Ce partenariat avec Rose Grey sera reconduit l’année prochaine.

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Ces opérations live sont menées de plus en plus fréquemment. « Lors de grands événements comme les Grands Jeux Romains aux Arènes de Nîmes par exemple, nous intervenons avec un contenu live immersif que nous partageons immédiatement sur les réseaux sociaux ». Une façon de faire vivre nos musées et monuments sur la toile, ce qui plait beaucoup aux jeunes internautes, ravis de pouvoir assister au spectacle « comme s’ils y étaient ».

 

Le mot de la fin ?

« La communication culturelle sur les réseaux sociaux est vraiment passionnante. Facebook et autres Twitter sont des outils puissants qui permettent d’informer le public, mais surtout de créer un lien continu avec lui qui s’inscrit dans la durée ».