Paris Musées est l’établissement public regroupant les quatorze musées municipaux de Paris, dont les célèbres Petit Palais, musée des Beaux-arts, et Carnavalet, musée d’histoire de Paris. Sa Directrice Delphine Levy fait tout pour promouvoir l’innovation culturelle dans la capitale…

 

Le numérique, sujet d’exposition et outil de médiation

En parallèle de ses expositions phare sur Warhol et Fantastique ! au Petit Palais, Paris Musées n’a eu de cesse d’encourager l’innovation digitale en cette année 2016. « Notre volonté est de mettre en avant des expositions qui font la part belle au numérique », annonce Delphine Levy. Pièce maîtresse de ce dispositif, le musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. «  Avec son exposition « Co-Workers » mise en scène par le collectif new-yorkais DIS s’inspirant des ressources d’internet, le musée d’Art Moderne a fait un pari risqué mais finalement payant, tant l’originalité et la qualité artistiques étaient au rendez-vous », s’enthousiasme-t-elle.

Expo Co-Workers au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Expo Co-Workers au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Au musée Cognacq-Jay, consacré au goût du XVIIIe siècle, le numérique n’est pas le support de l’œuvre, mais un autre moyen de la découvrir. « Pour l’exposition sur le peintre Jean-Baptiste Huet, un site web dédié permet de réaliser ses propres toiles de Jouy à partir des motifs créés par l’artiste ». Cet outil de médiation numérique a été particulièrement apprécié du public, ravi de pouvoir jouer les apprentis dessinateurs. « Une exposition qui a attiré deux fois plus de visiteurs que prévu ». Dernier exemple de cette transition numérique des musées de la Ville de Paris : la crypte archéologique de l’île de la Cité. Une reconstitution 3D virtuelle avec des écrans interactifs permet désormais aux visiteurs de découvrir les vestiges tels qu’ils étaient sous l’Antiquité. « Plusieurs années de travail avec Dassault Systèmes et des archéologues ont été nécessaires pour reconstituer le Paris de l’époque. À terme, nous n’excluons pas le recours à des lunettes de réalité augmentée pour aller encore plus loin dans le caractère immersif de cette expérience muséale ».

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crypte archéologique de l’île de la Cité

 

Un portail interactif de plus de 200 000 œuvres

 

La transition numérique défendue par Delphine Levy ne s’arrête pas aux portes des musées municipaux. Avec son dernier projet de portail interactif, Paris Musées s’est fixé un ambitieux objectif : numériser l’ensemble des œuvres de ses quatorze musées. À l’heure actuelle, 200 000 œuvres ont déjà été mises en ligne sur son site internet. « Plus qu’un simple catalogue, nous avons souhaité éditorialiser ce portail par thématique afin de lui donner un maximum de relief » explique-t-elle. Un moteur de recherche permet ainsi à l’internaute de filtrer ses requêtes par type d’objet, date, artiste ou encore par lieu, le tout parmi les 200 000 objets des quatorze musées. « L’objectif de ce projet est double : aider les professionnels grâce à des notices scientifiques précises, et permettre au grand public d’effectuer facilement des recherches thématiques ». Un bon moyen également de donner envie aux non-initiés de venir au musée voir en vrai les collections qu’ils ont parcourues sur leurs écrans.

 

Cinéma, musique, soirées costumées, partenariats : le musée se réinvente

 

Si le numérique est un bon moyen de surprendre, Delphine Levy rappelle qu’il n’est pas le seul levier d’innovation et que les bonnes idées sont partout. Et en cette année 2016, Paris Musées n’a pas été avare d’initiatives originales pour « rajeunir » ses sites dans le cadre de sa programmation Paris Musées Off. Au musée Cognacq-Jay, la directrice Rose-Marie Mousseaux a souhaité que des éléments contemporains entrent en résonance avec ses expositions, organisant par exemple une projection du film Amadeus de Milos Forman dans la cour intérieure et y installant un piano par la même occasion.  Au Petit Palais, on finira l’année en beauté avec une soirée costumée « dandy » organisée le 9 décembre et ouverte à tous.

Par ailleurs, la Maison de Victor Hugo mise quant à elle sur des partenariats surprenants. « Une exposition sur Les Misérables a été coréalisée avec des détenus du centre pénitentiaire de Réau, tandis qu’une autre, intitulée « La pente de la rêverie », a fait travailler ensemble une dizaine de classes de lycées de l’académie de Créteil comme commissaires d’une partie de l’exposition

Le mot de la fin ?

« Aucune ville au monde ne possède une densité de programmation culturelle telle que Paris. C’est, je pense, la raison pour laquelle, malgré le coût élevé de la vie, les Parisiens restent tant attachés à leur capitale. Chez Paris Musées, nous sommes fiers de participer au rayonnement international des musées parisiens et à leur innovation culturelle ».